Faut-il instaurer une contrepartie aux bénéficiaires d’aides sociales ?
Dernière mise à jour : 8 mai 2020
L’idée n’est pas nouvelle mais ressurgit depuis le 5 Février après que le Premier Ministre Edouard Philippe évoque l’idée lors d’un grand débat national dans le Finistère.
Quatre jours plus tard, le chef du gouvernement a défendu ses propos devant les députés : « Lorsque l’État crée des systèmes de solidarité ou d’accompagnement ou d’encouragement, la logique de droits et de devoirs est impérative ».
Ce système existe déjà dans le Haut-Rhin et pourrait voir le jour dans la région d’Auvergne Rhône Alpes. Le président de la région Laurent Wauquiez serait pour l’instauration d’une telle contrepartie, en demandant aux bénéficiaires d’aides sociales d’effectuer des travaux d’intérêt général. Un programme qu’il qualifie de « programme de type droits-devoirs ».
Nombre de ces aides ont pour objectif l’insertion de ces bénéficiaires dans la vie active, l’objectif de la mise en place d’une contrepartie serait donc non seulement d’éviter les abus mais surtout de favoriser la réinsertion.
Faut-il s’attendre à voir une mise en œuvre d’un tel système ?
L’idée du Premier Ministre convainc peu et divise la classe politique. Les Républicains, qui ont à de nombreuses reprises évoqué l’idée soutiennent évidemment le chef du gouvernement. La gauche accuse Edouard Philippe d’alimenter les critiques soutenant que les bénéficiaires d’aides tel que le RSA seraient des assistés. Le député France Insoumise Jean-Hugues Ratenon, ancien bénéficiaire du RSA, ira même jusqu’à demander si le Premier Ministre compte « rétablir l’esclavage ».
Du côté de la majorité et du gouvernement, le soutien se fait tout aussi rare. La députée et présidente de la commission des affaires sociales Mme. Brigitte Bourguignon à déclaré face aux propos du Premier Ministre : « Arrêtons de stigmatiser nos concitoyens les plus fragiles en reprenant les propositions de Laurent Wauquiez et des tenants du cancer de l’assistanat ». Même constat au sein du gouvernement, Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la Ministre de la Solidarité et de la Santé qui ne souhaite pas de « contrepartie punitive ».
Il est donc difficile d’imaginer une réforme d’ici peu.
Edouard Dupon
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