Syndicalisme dans l'entrepôt d’Amazon BHMA en Alabama
Alors que des employés d'un entrepôt Amazon aux Etats-Unis invitent leurs collègues à se syndiquer, la société met les moyens pour les décourager.
Un scrutin aura lieu le 29 mars 2021 au sein de l’entrepôt d’Amazon BHM1 en Alabama à propos du rattachement ou non de ses 5 800 employés à l’association syndicale Retail, Wholesale and Department Store Union. En effet, à l’heure actuelle, aucun employé d’Amazon aux États-Unis n’est syndiqué, un scrutin similaire organisé en 2014 dans le Delaware ayant échoué. Si ce rattachement venait à se concrétiser, il s’agirait donc d’une avancé considérable.
Entre le 23 et le 25 février, un spot publicitaire a été diffusé sur la plateforme Twitch, propriété d’Amazon, visant à encourager les employés de l’entrepôt à voter contre ce rattachement. Cette publication s’inscrit dans une campagne de dissuasion plus large déployée par Amazon. A titre d’illustration, les médias américains More Perfect Union et Gizmodo dénoncent :
L’envoi de SMS aux employés de l’entrepôt à échéance régulière, pouvant aller jusqu’à 5 fois par jours, visant à présenter les membres du syndicat y’a y’a t comme des personnes extérieures cherchant à diviser une « équipe gagnante »
L’affichage de messages invitant à voter « non » à l’intérieur des toilettes du site,
L’organisation de « réunions d’informations » contre le syndicalisme,
La création d’un site internet antisyndical,
Et même un accord avec la municipalité afin de changer le rythme des feux devant les locaux pour empêcher les militants syndicaux de discuter avec les employés.
Les arguments dont se prévaut Amazon sont largement fondés sur les conditions de travail que l’employeur estime avantageuses. Il met en avant les salaire, étant presque le double du salaire minimum d’Alabama, ainsi que la mutuelle et le plan épargne retraite avantageux.
De leur coté, les employés souhaitant se syndiquer dénoncent un rythme de travail effréné. Par exemple, un excès de temps de déplacement pour aller aux toilettes peut mener à un licenciement au bout de deux avertissements. Ils souhaitent aussi porter leurs revendications en matière de sécurité, soulignant le taux de blessure dans les entrepôts Amazon, mais aussi les mesures de précaution particulières devant être mise en œuvre dans le contexte actuel de crise sanitaire.
Cet article est extrait d'une chronique de Juliette Guenal dans notre podcast "Le regard de l'OSAA"
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